Qui sommes nous
Ecole pour Tous c’est nous : des enfants et des jeunes issus de groupes divers (des jeunes qui vivent en Bidonvilles, en squats en hôtels social ou à la rue, des jeunes issus des communautés du voyage, des mineurs isolés et des jeunes majeurs, bientôt aussi des jeunes issus des territoires d’outre-mer, de Mayotte, de la Guyane.
Notre spécificité et notre vision
Notre but : c’est que Tous les enfants et les jeunes de France aient le droit de réaliser leur rêve en allant à l’école de la République Française.
Notre histoire
Nous nous sommes rencontrés en octobre 2018 à l’initiative de notre marraine Anina Ciuciu qui a été une enfant comme nous avant de devenir avocate. Nous avons pris conscience que nous avions en commun d’être discriminés dans l’accès à l’éducation en France.
Notre objectif
A partir des problèmes que nous avons rencontré dans nos vies, nous avons construit ensemble 6 demandes que nous adressons au ministre de l’éducation nationale jean-michel Blanquer :
- La simplification des pièces d’inscription scolaire,
- Le développement de la médiation scolaire
- L’instauration d’une “trêve scolaire”
- La présomption de minorité
- La systématisation du contrat jeune majeur
- L’adaptation des plans de lutte contre le racisme à nos réalités
Nos victoires
Grâce à notre détermination et avec le soutien de nombreuses organisations et personnes ralliés à notre cause, comme l’UNICEF, le Défenseur des Droits, mais aussi de nombreux députés et l’ancien ministre de l’éducation Jack lang nous avons obtenu déjà :
- Le vote de l’article 16 de la loi pour une école de la confiance qui prévoit la simplification de l’inscription scolaire
- La création de 31 postes de médiation scolaire
- La promesse de la création d’une mission d’information parlementaire
Nos actions
Pour atteindre ce but, concrètement, ce qu’on a fait et ce qu’on va continuer à faire :
- Du lancement d’alerte
- Du Plaidoyer institutionnel
- Développement de sections locales, à Toulouse, Lille et Grenoble…
- Tous les 2 mois des Rencontres Nationales
- Des ateliers de lutte contre le racisme dans les écoles
- On développe un réseau des “Ecoles pour tous”
Rencontrez certains d’entre nous
Ana | Antony (94)
Je suis d’origine Rom Roumaine. Je suis arrivée en France en 2017 avec ma mère et mon petit frère. Nous n’avons pas eu d’autre choix que de vivre dans un bidonville.
J’ai dû attendre 4 mois avant de pouvoir m’inscrire au lycée car on me demandait une attestation de domicile que je ne pouvais pas fournir. J’ai réussi à m’inscrire grâce à l’aide d’une association qui a fait de la médiation scolaire.
Malgré toutes ces difficultés, je viens d’obtenir mon Bac de français. Je suis bien déterminée à continuer en Terminale pour obtenir mon Bac sciences technologiques de la santé et du sociale car mon rêve c’est de devenir assistante sociale pour aider les plus vulnérables. Cependant mes efforts risquent d’être anéantis car je risque d’être expulsée du bidonville où nous vivons et de me retrouver à la rue.
C’est pourquoi, lorsque notre marraine Anina Ciuciu m’a invitée à rencontrer d’autres jeunes qui rencontraient les mêmes difficultés que moi, nous avons décidé de co-fonder le Collectif #EcolePourTous pour que tous les enfants qui nous suivent et nous ressemblent puissent véritablement accéder à l’école et réaliser leur rêve.
Ritchy | Bordeaux
Mon rêve est de devenir avocat.
Depuis que je suis scolarisé, j’ai été confronté à de nombreuses moqueries, insultes, mises à l’écart dû à mes origines. C’était difficile pour moi. Mais j’ai fait de mes origines ma plus grande force ce qui m’a permis de faire face au harcèlement raciste que j’ai subi durant ma scolarité.
Beaucoup de jeunes confrontés au même racisme que moi ont été poussés au décrochage scolaire.
Ce que j’ai vécu et ce que continue à vivre de milliers d’autres enfants m’a motivé à m’engager au sein du collectif #EcolePourTous pour que plus aucun enfant ne subisse de discrimination durant sa scolarité.
Hadiatoulaye | St Maur (94)
Bonjour je m’appelle Hadiatoulaye, j’ai 20 ans, je vis à St Maur des Fossés.
Je viens de la Guinée Conakry. Je suis arrivée en France seule, sans famille, en 2016. J’ai eu la chance d’être prise en charge rapidement par l’aide sociale à l’enfance du Val-de-Marne mais je sais que pour beaucoup de mes amis c’est beaucoup plus long et difficile. Après, j’ai dû attendre 3 mois avant de pouvoir m’inscrire à l’école car je n’avais pas tous les documents demandés. Par la suite, j’ai été transférée à Perpignan où j’ai vécu le harcèlement raciste autant dans ma famille d’accueil que dans le lycée où j’étais. A cause de ça j’ai dû partir à Challans pour changer à nouveau de famille d’accueil et de lycée.
Actuellement, ma prise en charge par l’ASE s’est terminée, j’ai dû à nouveau déménager pour venir vivre à Paris dans un hôtel social. Ce n’était pas facile de vivre tout ça mais je reste motivée car mon rêve c’est devenir agent immobilier et cette année je viens d’obtenir mon Bac Professionnel en Gestion administration avec mention. En septembre, je vais commencer mon BTS mais je ne sais pas si je pourrais aller au bout car mon contrat jeune majeur se termine en décembre et je risque de me retrouver à la rue.
Grâce à un ami j’ai entendu parler du Collectif #EcolePourTous et j’ai décidé de les rejoindre pour me battre avec eux afin que les autres enfants et jeunes qui vont venir après moi ne vivent pas cette injustice.
Slavi | Bobigny
Je m’appelle Slavi. J’ai 14 ans, j’habite à Bobigny. Je viens de la Bulgarie et je suis d’origine Rom.
Je suis arrivé en France à 6 ans avec mes parents et nous n’avons pas eu d’autre choix que de vivre dans un bidonville. Lorsque mes parents ont voulu m’inscrire à l’école, la mairie a demandé des papiers impossibles à fournir. Je suis resté 1 an sans école. J’ai pu enfin être inscrit grâce à l’aide d’une association de médiation scolaire.
Mais nous avons été expulsés du bidonville plusieurs fois. J’ai dû arrêter l’école à nouveau. Avec mes parents on a même décidé de dormir dans une voiture à côté de l’école pour que je puisse continuer d’y aller.
Aujourd’hui, grâce à ma détermination je passe en 3ème et depuis janvier j’ai intégré les jeunes sapeurs-pompiers de Paris car mon rêve c’est de devenir pompier. Mais ma situation reste très précaire.
J’ai rejoint le collectif #EcolePourTous parce que tous ces combats me concernent. La lutte contre le racisme à l’école, la demande d’instauration d’une trève scolaire pour qu’aucun enfant ne soit expulsé de son lieu de vie durant l’année scolaire mais aussi pour lutter contre les refus arbitraires d’inscription à l’école.
Thaïs | Nantes
Je viens de Nantes.
Je suis issu de la communauté des gens du voyages. Si je suis aujourd’hui avec le collectif #EcolePourTous c’est parce que j’ai vécu du harcèlement raciste à l’école, je recevais beaucoup d’insultes racistes et un jour, j’ai failli me faire tabasser au milieux de la cour du collège par un groupe d’élèves.
Suite à cet incident, je me suis fais exclure du collège et à cause ça j’ai perdu 1 an d’école.
Aujourd’hui, je suis déterminé à reprendre le collège en septembre pour réaliser mon rêve de devenir acteur.
Avec le Collectif #EcolePourTous, je vais lutter contre le harcèlement raciste dans l’école.
Saifoulaye | Joint-Ville-Le-Pont
Je viens de Guinée Conakry. Je suis arrivé en France en 2016, j’avais 15 ans. Je suis venu seul sans ma famille parce que j’ai perdu mes parents quand j’étais petit et je suis parti avec mon frère de Guinée mais il a été tué en Lybie avant que je puisse arriver en France.
Quand je suis arrivé, l’Aide sociale à l’enfance de Créteil m’a refusé la protection de l’enfance car elle ne croyait pas que j’étais mineur. J’ai dû faire des tests osseux pour le prouver. Durant l’évaluation de ma minorité, j’ai vécu 8 mois à la rue et je n’ai pas pu m’inscrire à l’école car j’étais mineur, je n’avais pas de représentant légal et pas de domicile.
C’est seulement grâce à l’aide d’une association qui a fait de la médiation scolaire et qui m’a offert des hébergements solidaires temporaires que j’ai pu commencer les cours en CAP.
Plus d’1 an et 7 mois après mon arrivée, j’ai obtenu enfin la protection de l’enfance à 17 ans et demi. J’ai eu un logement dans le 94 et mon lycée était dans le 93, je faisais tous les jours 2 heures de trajet pour aller en cours et 2 heures pour rentrer. J’ai obtenu mon CAP en un an seulement grâce à mes bons résultats et j’ai été accepté chez les Compagnons du devoir.
Lorsque j’ai eu 18 ans, j’ai demandé un contrat jeune majeur pour pouvoir continuer mes études en Bac professionnel. J’ai eu un premier contrat jeune majeur pour 6 mois.
Mon rêve c’est de devenir entrepreneur, d’avoir une entreprise de construction. Mais je ne sais pas si je pourrais le réaliser, car mon contrat jeune majeur risque de ne pas être renouvelé.
J’ai décidé avec d’autres jeunes comme moi de créer le collectif #EcolePourTous en novembre 2018 car j’ai compris que nous étions des milliers en France à avoir des problèmes pour accéder, rester et réussir à l’école et réaliser nos rêves, et que ça ce n’est pas Normal.
Jassem | Ile-de-France
Je suis d’origine comorienne et je vis en France depuis tout petit.
J’ai toujours été confronté à des obstacles pour rentrer à l’école de la République, de la liste ahurissante des documents pour rentrer en primaire à la priorisation des places en lycée aux élèves qui ne sont pas étrangers.
J’ai eu mon bac en 2017 avec mention Très bien. Mais je n’ai jamais été régularisé, je suis resté livré à moi-même pendant deux ans. Aujourd’hui je poursuis des études en mathématiques en vue de devenir enseignant-chercheur pour faire avancer l’éducation à Mayotte.
J’ai rejoins le collectif Ecole Pour Tous parce que, des « Jassem » qui souffrent de l’accès à l’éducation, je n’en veux plus en France.
Sadou | Paris
J’ai quitté la Guinée en 2015 parce que ma vie et celle des membres de ma famille sont menacées par le pouvoir en place car ma mère est une opposante politique. Ça a coûté la vie de mon frère.
Je suis arrivé seul en France à l’âge de 15 ans car mes parents n’ont pas pu quitter la Guinée. J’ai fait une demande de protection de l’enfance auprès du juge des enfants. Mais le juge m’a dit j’avais trop de documents par rapport aux mineurs qu’il a l’habitude de rencontrer. J’ai attendu jusqu’à mes 18 ans sans qu’il réponde sur ma demande de prise en charge. J’ai fait aussi une demande d’asile mais ça m’a été refusée également. Tout ça m’a fait perdre une année de scolarité. J’ai pu enfin être inscrit l’année d’après en seconde Bac professionnel, avec l’aide d’une association qui a fait de la médiation scolaire. J’ai pu réussir à obtenir mon Bac avec brio malgré que je devais changer d’hébergement solidaire tous les 3 jours, et parfois dormir dehors pour être proche de mon lycée.
En 2018, j’ai sauvé mon lycée d’un incendie et j’ai été récompensé par le maire de Bezons pour mon courage. J’ai aussi gagné un concours d’éloquence et je joue au football en équipe professionnelle.
Actuellement, je continue avec détermination mes études en BTS conseil banque assurance avec le rêve de devenir entrepreneur ; mais ma situation reste toujours aussi précaire, n’ayant pas de contrat jeune majeur, tout risque de s’effondrer pour moi.
J’ai décidé de rejoindre le Collectif #EcolesPourTous par ce qu’ils ont le même objectif que moi garantir l’accès à l’école à tous les enfants et jeunes comme moi et la possibilité réaliser nos rêves.
Florin | Antony
Je suis Rom roumain. Je suis arrivé en France en juin 2017 avec ma mère et ma grande sœur. Nous n’avons pas eu d’autre solution que de vivre sur un bidonville à Antony.
Je n’ai pu m’inscrire au collège qu’à partir de janvier 2018, soit 7 mois après mon arrivée, car je n’avais pas l’attestation de domicile demandée.
Aujourd’hui, je suis en Première et je suis déterminé à réaliser mon rêve de devenir mécanicien. Mais je ne sais pas si je pourrai continuer mes études car notre bidonville risque d’être expulsé et nous risquons de nous retrouver à la rue.
J’ai décidé de rejoindre le Collectif #EcolePourTous pour me battre pour que moi et tous les jeunes comme moi nous puissions tous aller à l’école et réaliser nos rêves.
Mouctar | Grenoble
Quand je suis arrivé, pendant 6 mois je n’ai pas pu m’inscrire au lycée car je devais attendre ma prise en charge par l’Aide sociale à l’enfance du département de l’Isère.
Aujourd’hui, je viens d’obtenir mon CAP plasturgie et je suis décidé à commencer un Bac Pro en alternance à la rentrée, mais mon contrat de jeune majeur va se terminer le mois prochain. Je ne sais pas s’il sera renouvelé et si je pourrais continuer.
Lorsque mon ami Yagouba m’a parlé du collectif #Ecolepourtous j’ai pensé que c’était un combat important pour moi et pour tous les jeunes comme moi et j’ai voulu m’y impliquer.
Alberto | Toulouse
Je suis de la communauté Rom de Roumanie. Quand je suis arrivé en France, il y a 10 ans, j’habitais dans un bidonville. Quand j’ai voulu m’inscrire à l’école je n’ai pas pu car on me demandait des papiers que je ne pouvais pas fournir. Quand on n’a pas pu faire d’études c’est difficile de trouver du travail, mais je reste motivé et aujourd’hui je suis en service civique dans l’association Rencont’roms nous à Toulouse qui fait aussi de la médiation scolaire.
J’ai décidé de rejoindre le Collectif #EcolePourTous parce-que j’ai 2 enfants de 3 ans et 5 ans et en tant que père je veux qu’ils puissent, comme tous les autres enfants, aller à l’école et qu’ils aient un meilleur avenir que le mien.
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